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Interview | Cyrille Liale:"C'est un très gros challenge qui nous attend..."

Photo du rédacteur: Achille EfoubaAchille Efouba

Considéré comme l'un des tous meilleurs Poste 1 sur le plan local depuis 4 à 5 ans, Cyrille Liale est à la veille d'un Elite 16 importantissime pour l'équipe des Forces Armées et Police. À la première phase de ces qualifications pour la BAL en début Octobre 2023, il avait comme souvent pesé (positivement) sur le jeu des militaires, cumulant sur 3 matchs des moyennes de 15.7 PPG, 3.3 RPG et 3.0 APG, avec un pic de 20 points au scoring face au Bangui Sporting Club. Il sait mieux que quiconque que le niveau sera encore plus relevé pour cet Elite 16 de la Division Ouest, et avant que ne débutent les hostilités de Yaoundé, il s'est confié à nous.


Avec vos coéquipiers de FAP, vous êtes à la veille d'un événement important de la saison, l'Elite 16. Est-ce que vous sentez le groupe prêt pour ce challenge ?

Vous l'avez si bien dit, c'est un véritable challenge qui nous attend. Pour la plupart des joueurs de cette équipe, nous avons déjà pris part à ce genre de compétition, donc nous savons un peu de quoi il est question. Certes, il y'en a parmi les joueurs et dans le Staff pour qui ce sera la première fois. Donc il était question d'attirer l'attention de tout un chacun sur l'importance et les enjeux de cette compétition. À la veille, je pense que tout le monde est conscient du Challenge. Nous avons eu à faire quelques ajustements dans l'équipe qui nous permettront d'attaquer ce défi avec beaucoup de sérénité


Qu'est-ce que vous pensez des adversaires de FAP dans le Groupe A ?

On a de très gros calibres dans notre groupe. Notamment l'équipe libyenne [Ahly Benghazi], qui est une très grande équipe. Nous avons aussi le Stade Malien qui a fait une très belle prestation à la dernière BAL où ils finissent 3ème. C'est une équipe à prendre vraiment au sérieux. Il y'a également BC Virunga, qui certes est le petit poucet, mais je pense qu'ils viendront avec un autre état d'esprit par rapport à la 1ère phase de qualification. En bref, toutes ces équipes sont à prendre au sérieux, parce que tout le monde vient à Yaoundé pour se qualifier. Je peux déjà vous dire que ce ne sera pas facile, mais je pense que nous avons les armes pour pouvoir venir à bout des équipes de ce groupe.


Quel est le bilan et les enseignements que vous avez tiré de la première phase de ces qualifications pour la BAL jouée en début Octobre à Yaoundé et qui s'est terminée sur une défaite face à Bangui ?

Au lendemain de cette 1ère phase de qualification, je pense que nous les joueurs ainsi que le Staff technique avons tiré beaucoup de leçons, puisqu'il était question d'entamer juste derrière la préparation de la 2ème phase. À l'entame de celle ci, le Staff a soulevé quelques points où nous avons pêché. Nos pourcentages de réussite aux lancers et aux shoots. Les pertes de balle qu'il va falloir corriger, parce que si on en fait autant dans cette 2nde phase, ça sera très préjudiciable pour nous. Mais le point sur lequel le Staff a le plus insisté, c'est le rebond défensif. On a beaucoup peiné sur ce plan, vous avez pu le constater contre Bangui où on concède un rebond offensif à l'adversaire, ce qui nous fait perdre le match. La gestion de fin de match a aussi fait défaut contre Bangui. Si on s'attelle à corriger 80-95 % de tous ces points, je pense qu'on pourra faire de belles choses durant cette 2nde phase.

Liale, face à Petro de Luanda en 2022 Crédit Photo: BAL

Entre le FAP de l'Elite 16 à Abidjan l'année dernière et le FAP d'aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé. Comment le cadre de l'équipe que vous êtes vit-il ces mutations ?

Je dirais que c'est pas toujours évident, quand vous êtes déjà habitué à un Staff. Du jour au lendemain, voir que ce Staff a été changé. Le nouveau coach vient avec sa philosophie, sa manière de voir les choses. Mais bon, nous sommes des basketteurs professionnels entre guillemets, donc nous sommes emmenés à faire le job, on s'adapte à ce genre de situations. Les départs de joueurs comme Essome et Ngaransou, ça a été un peu difficile. Notamment au niveau du championnat où on a beaucoup peiné pour remporter le titre. Ils nous ont beaucoup manqué dans le secteur intérieur. Mais comme je l'ai dit plus tôt, il y'a un nouveau staff avec une nouvelle vision. Nous les joueurs devrons s'adapter à tous ces changements pour pouvoir continuer à faire de belles choses.


Quelle différence y'a t'il entre la méthode Ngwese et la méthode Enyegue ?

Comme je vous l'ai dit précédemment, chaque coach a sa philosophie, sa manière de voir les choses. Pour le Coach François [Enyegue], je dirais qu'il est un peu plus dans le management des hommes. Il a cette capacité à rassembler les hommes que ce soit sur le terrain ou en dehors. Le Coach Ngwese lui est un peu plus tactique. Il est toujours au four et au moulin dans la réalisation et la mise en place des systèmes. Mais l'objectif commun de tous ces coachs, c'est la gagne !


Depuis bientôt 4 ans, FAP marche littéralement sur le championnat camerounais. Trouvez vous ce dernier assez compétitif pour vous permettre d'arriver sur la scène africaine affûtés et prêts ?

Cette année, la fédération a essayé de mettre en place une formule qui permettait à toutes les équipes d'avoir le maximum de matchs possibles dans les jambes. Je pense que cette formule a été bénéfique pour FAP. Mais ce n'était vraiment pas assez. Quand je dis pas assez, c'est comparé à des championnats comme ceux du Rwanda, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire... Où toute une saison, les gars peuvent avoir 35-40 matchs, voire même plus. C'est ce type de nombre de matchs qui fait la différence. Si la fédération continue dans le même sens que la saison dernière, on gagnerait à avoir un peu plus de matchs pour être mieux affûtés pour les compétitions africaines. Cela passe aussi par le nombre d'équipes du championnat.


Il y' a aujourd'hui 7 ans vous découvriez l'Afrique avec Nzui Manto aux qualifs de la Zone 4 à Brazzaville. Quels souvenirs gardez vous de cette période là ?

J'ai gardé de très bons souvenirs de Nzui Manto. Ma toute première compétition africaine. De bons souvenirs tant sur le plan sportif, que sur le plan social. Sportivement, nous terminons Vice-champions de la Zone 4. Et sur le plan social, c'était une très belle aventure humaine, avec des gars avec un très bon état d'esprit. Des moqueurs, des intrigants (Rires)... Cet état d'esprit m'a aidé à évacuer mon stress. Parce que pour ma toute première grosse compétition, le stress était bien là. J'ai aussi su m'intégrer au groupe. Une très belle aventure ! Malheureusement, je n'étais pas du voyage en Égypte pour la phase finale de la Coupe d'Afrique 2016, mais je garde de très beaux souvenirs avec Nzui Manto au Congo-Brazzaville.

Cyrille Liale(2ème en partant de gauche, 1er rang) avec Nzui Manto à Brazzaville en 2016. Crédit Photo: Nzui Manto Basketball /Facebook

Aujourd'hui vous êtes considéré par beaucoup comme le meilleur Poste 1 du championnat camerounais, 2 participations à la BAL, international camerounais plein... Comment jugez vous votre parcours ?

J'ai eu un parcours assez difficile. Difficile dans ce sens où, quand je débute le Basket j'ai des rêves comme tout jeune basketteur. Je suis assez confiant sur mes qualités et mes aptitudes. Mais au fil du temps, j'ai vécu beaucoup de déceptions qui ont semé le doute dans mon esprit. Je me posais beaucoup de questions. Je me demandais par exemple si j'allais y arriver à jouer pour l'équipe nationale un jour ? Je n'ai pas baissé les bras et j'ai continué à travailler. C'est cet état d'esprit qui m'a permis d'arriver au niveau où je suis aujourd'hui. Je continue de travailler, tout en restant fidèle à mes principes. Je profite de l'occasion pour remercier tous ceux là qui de près ou de loin ont eu un impact sur mon parcours. Ils sont assez nombreux, ils se reconnaîtront. Par Ricochet, remercier aussi tous ceux qui croient en moi.


La BAL était venue avec des promesses de professionalisation... On voit de belles salles, de beaux équipements, du beau textile. Mais on se demande si les joueurs y trouvent leur compte financièrement ? Est-ce que Cyrille Liale gagne bien sa vie en tant que basketteur ?

Si vous m'aviez posé cette question il y'a de cela 4-5 ans, je vous aurais clairement répondu NON. L'arrivée de la BAL a eu un impact sur la vision des dirigeants de clubs en Afrique. Des investissements sont faits, cela se ressent dans le traitement du joueur que je suis avec une amélioration progressive. C'est vrai que sur le plan local, c'est pas encore totalement ça. Mais l'engouement pour une qualification pour la BAL fait qu'il y'a certains clubs qui payent des salaires à des joueurs. Pas tous, mais il y'a certains clubs qui le font. Au niveau international, j'ai pas à me plaindre par rapport à ça. En conclusion, je dirais que localement je ne jouis pas encore pleinement de ça, mais le changement est perceptible. Et je ne me plains pas, ça peut quand même aller...

Liale face à REG en 2022 en quart de finale de la BAL. Un succès historique pour FAP dans ce match qui se qualifiait pour le dernier carré pour la 1ère fois. Crédit Photo: BAL

Pour finir, revenons sur l'Elite 16. Pensez vous qu'au soir du 5 Novembre à Warda, FAP sera qualifié pour l'édition 2024 de la BAL ?

Notre objectif depuis le début de cette préparation, c'est la qualification pour la BAL. Il est toujours d'actualité. C'est un très gros Challenge qui nous attend durant toute cette semaine de compétition. Nous sommes conscients de l'enjeu et je pense que nous avons les armes et les capacités pour pouvoir mener à bien cette phase de qualification. Il sera question pour nous d'être très concentrés et très appliqués, parce que les équipes qui seront là ne viennent pas pour la balade. Elles sont aussi là pour se qualifier pour la BAL. Ayant manqué la précédente édition, nous voulons y revenir pour revivre ces émotions. On va mettre tous les moyens en jeu pour pouvoir se qualifier.


Si vous aviez un dernier mot, ce serait lequel ?

Pour mon dernier mot, j'invite tous les amoureux de la balle d'orange à venir massivement nous supporter pour cette 2ème phase de qualification pour la BAL. Je profite aussi de l'occasion pour remercier tous ceux qui étaient là lors de la 1ère phase. Et je les prie de nous honorer une nouvelle fois de leur présence lors de cet Elite 16. Leur soutien nous sera d'un très grand apport. Merci à eux de toujours croire en nous.

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